Laissons le salut entrer dans notre maison
Un verset de la première lecture d’aujourd’hui me semble fournir la clé d’un certain nombre d’entrées dans la vie chrétienne : « Tu aimes tout ce qui existe… si tu avais haï quoi que ce soit, tu ne l’aurais pas créé » (Sg 11,24). Le sage qui écrit cela voit la création comme un acte d’amour de la part de Dieu. Pour Dieu, aimer, c’est créer. Donc Dieu aime tout ce qu’il a créé : la nature et par-dessus tout, l’homme et la femme à son image.
C’est d’abord une invitation écologique à regarder le monde, la nature et l’Homme, avec les yeux de Dieu, c'est-à-dire en l’aimant. En effet « La bonté du Seigneur est pour tous, sa tendresse, pour toutes ses œuvres » (Ps 144,9).
Et aimer, pour Dieu, c’est aussi pardonner. En tous cas, quand on aime comme Dieu (ce que promettent les époux chrétiens au jour de leur mariage), on choisit d’aimer « même si… », ce qui est une définition du pardon. C’est ce qui est arrivé à Zachée. En levant les yeux vers lui, et en prenant l’initiative de s’inviter à « demeurer dans sa maison », Jésus lui révèle que Dieu l’aimait avant même qu’il ne le reconnaisse et que cet amour passait outre les manquements, les indignités, les incapacités dont Zachée pouvait être handicapé. Encore faut-il que Zachée le cherche, qu’il l’accueille « avec joie » et accueille les changements que cette présence va entraîner dans sa vie. Et nous sommes autant de Zachée que Dieu aime « même si… », comme il aime tout ce qu’il a créé. Allons-nous l’accueillir chez nous et nous laisser convertir ?
Certains ont suivi l’exemple de Zachée et ont fait de leur vie une demeure permanente de Dieu, comme un nouveau Temple. Ce sont les saints que l’on va fêter cette semaine. Non pas des parfaits, mais des sauvés. En portant leur nom, nous signifions que nous mettons nos pas dans les leurs, que nous sommes prêts à monter à l’arbre qui nous fera voir le Christ et que nous acceptons d’ouvrir la porte de notre vie pour le laisser habiter chez nous.
Diacre Dominique