16ème dimanche ordinaire – B 18 juillet 2021

" Fratelli Tutti" chapitre 2 : Un étranger sur le chemin

                                                     

« FRATELLI TUTTI » Chapitre 2 : Un étranger sur le chemin

 

Eclairant les ombres d’un monde fermé, la lumière de l’évangile ouvre la seconde partie de l’encyclique (Juger). Dans l’étranger sur le chemin, on aura reconnu le Bon Samaritain de la parabole (Lc 10,25-37). L’antithèse de Caïn et sa phrase assassine qui répond à Dieu après qu’il a tué son frère Abel : « Suis-je le gardien de mon frère ? » (Gn 4,9) Eh bien oui, répond Jésus : « Tu es le gardien de ton frère ! » L’amour du prochain comme un frère traverse toute la Bible, de l’Ancien au Nouveau Testament. Mais Jésus inverse la définition du prochain. Ce n’est plus celui qui est proche de moi, mais celui, dont je me fais proche. Autrement dit, ce qui fait de l’autre mon prochain ne dépend pas de lui, mais de moi, de ma décision libre. Sa définition se trouve ainsi élargie à tout homme. Une telle fraternité peut devenir universelle.

Reste à déterminer, dit le pape, à quel personnage de la parabole nous pouvons nous identifier. Et pourquoi pas à plusieurs selon les moments ?

A ceux qui passent avec indifférence près de l’homme blessé au bord du chemin, ou qui font un détour pour ne pas le toucher ? Devant la souffrance des autres, regardons-nous ailleurs « pour ne pas avoir de problèmes » ?

Aux bandits qui l’ont agressé ? Sommes-nous, même collectivement, anonymement, responsables de la détresse des autres ?

A l’homme blessé lui-même, victime d’un système qui nous dépasse ? Image du Christ, comme tous ceux qui souffrent.

A l’aubergiste qui accueille le blessé et le soigne avec l’argent que lui a laissé le Samaritain ? Les Pères de l’Eglise avaient déjà vu dans cette auberge une image de l’Eglise, version ancienne de « l’hôpital de campagne » du pape François.

Mais surtout, Jésus nous invite à adopter l’attitude du Samaritain, lui-même étranger, qui ne se résout pas à la souffrance de son frère, qui se fait le prochain de celui qui est un étranger pour lui, qui s’arrête, le soigne, paie de sa personne et de ses deniers pour lui rendre santé et dignité.

                                                                  Dominique Maerten, diacre

Article publié par Thérèse Labalette • Publié le Samedi 17 juillet 2021 • 1891 visites

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