Encyclique Fratelli tutti
Cinquième chapitre – La meilleure politique
Le deuxième défi qu’il faut relever pour mettre en place une fraternité universelle, c’est celui du politique : le moyen de la fraternité.
Le pape rejoint ici les évêques de France et cite leur déclaration de 1999 : « Réhabiliter la politique ». En effet, il faut sauver la politique du discrédit où l’ont jetée les affaires, la corruption et la médiocrité de beaucoup, car « il n’est pas de fraternité sans une bonne politique » (§ 176). Elle « est une des formes les plus précieuses de la charité, parce qu’elle cherche le bien commun » (§ 180).
Pour cela, une bonne politique doit :
- Etre populaire, c'est-à-dire être à l’écoute et au service du peuple, mais pas populiste ;
- Etre libérale, c'est-à-dire servir la liberté, mais pas « libéraliste » au sens du libéralisme économique individualiste ;
- Servir la dignité humaine grâce au travail, et non à l’assistanat ;
- Etre animée par la charité sociale et politique ;
- Ne pas être soumise à l’économie et être libérée du diktat de la finance ;
- Mettre en œuvre la subsidiarité, c'est-à-dire ne pas substituer l’action publique aux responsabilités individuelles.
Le pape rappelle la nécessité d’une régulation politique mondiale. Pour cela, il faut défendre les institutions internationales comme l’ONU, à condition qu’elle devienne non pas un gouvernement individuel mondial, monolithique, mais une véritable « Famille des Nations » (§ 173).
La visée ultime assignée à une bonne politique doit être de mettre en place une « civilisation de l’amour », selon l’expression initiée par saint Paul VI, qui est une façon de désigner la raison d’être de la Doctrine Sociale de l’Eglise.
Dominique Maerten