Chacune des sept semaines du temps pascal est comme un jour de la nouvelle Création, celle de l’Eglise. Ce 6ème dimanche est donc un peu comme le 6ème jour où Dieu a créé l’homme et la femme à son image, au sommet de sa Création. Ici, l’on voit l’Eglise en genèse « qui descend du ciel d’auprès de Dieu » (2ème lecture), transfigurée, rayonnant de la gloire du Ressuscité. Une Eglise en attente de l’Esprit Saint « que le Père enverra en mon nom et qui vous enseignera tout » – ce sera pour la Pentecôte. En attendant, une Eglise qui commence à s’organiser sur terre et à résoudre les premières tensions nées des premières évolutions.
De ce qu’on considère parfois comme le premier concile de l’histoire, l’assemblée de Jérusalem (1ère lecture), on retiendra la formule de la résolution finale : « L’Esprit Saint et nous-mêmes avons décidé… ». Quand c’est l’Esprit Saint qui éclaire les décisions des hommes, le fruit espéré c’est la paix ; mais une paix qui n’est pas, comme celle du monde, établie soit par l’élimination de tous les ennemis, soit par la peur de rompre un équilibre des forces toujours précaire. Au contraire la paix selon l’Esprit du Ressuscité, « la paix du Christ » qu’on se donne à la fin de la messe, est un don de Dieu, elle a comme principe l’Amour, l’autre nom de l’Esprit Saint, l’Amour qu’est Dieu. C’est bien l’Esprit Saint qui, au cours des 2000 ans de l’histoire de l’Eglise, lui a permis de traverser les crises, de vivre sans se déchirer les évolutions nécessaires, d’abandonner quand il le fallait les anciennes pratiques, d’innover, créer, ouvrir des chemins nouveaux. Si ces décisions sont prises « avec l’Esprit », c'est-à-dire pour l’amour de l’autre, alors c’est la paix qui gagne.
Notre pape nous invite au synode pour chercher ensemble, non pas comment défendre au mieux nos intérêts ou nos idées, mais comment mieux aimer. Pour cela, « l’Esprit et nous-mêmes allons décider… »
Dominique Maerten